Pavillons mono cellule bas médium
Finition
Les opérations précédentes sont longues mais finalement assez peu risquées. La dernière étape, qui n'a qu'un but purement esthétique, représente un travail considérable et réclame des nerfs bien trempés. En effet, le placage est difficile. Aucune paroi n'est plate et ne permet un serrage facile.
Pour le placage, du contreplaqué aviation de bouleau a été utilisé. Pour l'intérieur 2 planches de 1.5m de cotés en 1mm ont été nécessaires. Cela suffit pour se permettre une paroi de rechange en cas d'échec. Pour l'extérieur, 3 planches en 1.5mm ont été nécessaires avec un peu de supplément en cas d'erreur.
La première étape consiste à découper les planches intérieures et éventuellement les ajuster en les plaçant dans le pavillon. C'est un peu long, mais ça ne pose trop de problèmes. Le déroulage des parois comme décrit dans l'article dédié permet directement de tracer les plans et ça tombe juste. Elles sont, bien sur, vernies avant montage. Ceci protège de la colle et évite les efforts de finition après coup. Les extrémités qui vont dans la pièce de gorge sont biseautées sur environ 5cm pour éviter une marche d'escalier dans le pavillon. Elles nécessitentt par ailleurs un biseautage à cause de la courbure.
L'intérieur est un enfer à bien plaquer au niveau des parois verticales. Le fond est vrillé et il est impossible de brider avec des serre joints ou de l'adhésif. Le seul moyen que je verrais serait d'usiner une pièce mâle, mais elle ne pourrait pas être enfoncée si elle est un peu trop longue. Il faudrait la faire par morceaux. La solution utilisée ici est la colle contact, type néoprène. Il en faut beaucoup, car il faut encoller les deux faces et il faut un sang froid inébranlable. Après séchage de la colle sur chaque face, l'assemblage doit se faire sans aucun ajustement possible. Le seul moyen que j'ai trouvé pour y arriver au mieux est de tracer des repères, mais même avec cette précaution, il est possible d'avoir un simple petit décalage de 1 mm en sortie qui empêche de coller au fond. J'ai loupé deux parois qu'il a fallu décoller. La colle néoprène est extrêmement solide et difficile à nettoyer, surtout dans le coude où l'accès est difficile. Pour enlever cette colle, j'ai trouvé un décapant gel peinture très efficace pour le bois de chez V33. Ils est soluble dans l'eau et ne sent pas trop fort. Ces planches sont difficiles à placer sans bulles.
Les parois intérieures horizontales sont beaucoup plus faciles à coller. Elles nécessitent un ajustement et un biseautage pour suivre parfaitement les parois verticales. Ici, il faut minimiser des jours éventuels. Les planches prennent assez naturellement la forme. L'utilisation de sacs de sable est un moyen très efficace de les bloquer car cela prend la forme et c'est lourd. Des pinces de bureau permettent le serrage en sortie. La paroi horizontale supérieure (la plus courte) est un peu plus délicate à attacher dans la gorge. Il a fallu tailler une pièce en bois pour plaquer contre la paroi dans le coude. Le collage se fait avec de la colle à bois et de l'araldite la où le bois n'est pas visible comme par exemple à la fixation gorge/sortie. La colle à bois ne fonctionne pas du tout sur du mastic ou de la résine. L'araldite a été aussi utilisée aux extrémités (avant, arrière biseauté).
L'extérieur n'est guère plus simple au niveau des parois verticales. Les pièces telles qu'elles sont usinées ne peuvent simplement pas être plaquées à cause du creux dans le coude. Il a fallu prendre une planche de contreplaqué, la clouer le long de l'extérieur du coude et la laisser libre à l'intérieur pour remplir la cavité de résine. Cette zone donne de grandes contraintes dans la fabrication et je suis quasi certain que ça a joué dans les formes des Western Electric qui utilise des planches cintrées. Une fois le creux des coudes ajustés, il faut coller les parois. Ici aussi, hors de question d'utiliser des serre-joints car aucune paroi n'est parallèle et le serrage est impossible. L'utilisation de morceaux de bois cloués dans le pavillon sur les faces horizontales ont permis un bridage efficace. Le collage se fait aussi avec de la colle à bois et de l'araldite. Les parois horizontales sont très simple à coller par rapport aux autres. Le truc ultra efficace est le ruban adhésif d'emballage qui est non extensible. Il permet un placage parfait tout le long. Il est plus pratique de prendre une version transparente plutôt que marron pour bien voir le collage. Les parois sont aussi vernies avant collage ce qui permet de poncer facile la colle qui déborderait . En effet, le vernis empêche la colle de pénétrer dans le bois.
Une fois toutes ces planches collées, on arrive à la dernière ligne droite, relativement simple : les coins. Habituellement, nous utilisons du filet d'acajou. Ici, un ponçage des arêtes pour les biseauter permet d'avoir une bonne assise pour les filets. Ceux ci sont des carrés de 3mm poncés sur toute leur longueur en triangle. Le problème, c'est que le filet est impossible à mettre dans le coude car le rayon de courbure est faible, en hélice et vrillé. Il est impossible d'utiliser du filet sans le casser, on est au-delà de ce que le bois peut supporter en déformations. Le problème a été résolu en fabriquant un faux filet en Sintobois couleur acajou. La couleur est un peu différente, mais le résultat est bon.
Un ponçage global, quelques couches de vernis supplémentaires avec finition paille de fer et voila.